Chronique n°192 : Les Prodiges

Les Prodiges

Science-fiction

Auteur : Jeremy Scott
Date de parution :  2015
Maison d’édition : Michel Lafont

Quatrième de couverture : «Ils sont six. Ils sont handicapés. Personne ne croit en eux. Pourtant leurs pouvoirs sont incroyables. Ils sont les Prodiges… Des superhéros comme vous n’en avez jamais vu !»

Hey ! Aujourd’hui on parle de super héros ! Mais ne vous réjouissez pas trop vite (ou plutôt si, réjouissez vous, bande de sadiques) car, autant vous le dire tout de suite, je n’ai pas trouvé le roman, lui, super. Cette chronique ne sera donc pas dithyrambique. Oui, bon, hein, faut bien vivre à la hauteur de sa réputation lol.

Ceci dit, dans les faits, j’étais plutôt bien emballée au début, mais sur la longueur ça s’est essoufflé. La faute à qui ? Au roman dans son ensemble, je pense. (en toute simplicité).

Donc je disais qu’au début c’était cool, déjà parce que le style d’écriture est bon : c’est un peu un page turner, on rentre très rapidement dedans et on a du mal à en sortir. Et puis y’a plein d’humour et les personnages sont sympathiques. En soi, le livre se lit donc très facilement. De plus les thèmes abordés sont intéressants et importants (handicap, discrimination, amitié, loyauté…).

Et sur ce, c’est officiel, je crois que je viens déjà d’épuiser tous mes arguments positifs.

Donc, en avant joyeusement pour ce qui, subjectivement, ne m’a pas conquise. J’ai déjà évoqué l’histoire, en intro, donc commençons par ce point. C’est simple, à un moment j’ai trouvé que ça tournait genre grave en rond. Le schéma est d’ailleurs assez simple : blabla -> attente -> coucou le méchant -> compétition -> blabla -> attente -> re le méchant -> compétition -> blabla -> attente -> wesh le méchant -> compétition -> blabla ->  high five le méchant -> fin.

Les personnages sont constamment dans l’attente (alors qu’ils ont des maisons en plus !), alors que franchement ils auraient pu se bouger le troufignon pour plein de choses. Notamment chercher un moyen de sauver un des persos (sans vous spoiler lol), mais nan ils attendent en se morfondant et en ne pensant qu’à la prochaine compétition sportive (c’est pas vraiment des compétitions sportives mais je veux pas vous spoiler (relol)). Et puis franchement, c’est quand même très cliché. Et puis tu vois venir les retournements à 50 kilomètres à la ronde, quoi. Donc, pour la soi-disant originalité, on repassera.

Et puis niveau des pouvoirs, y’a des énormes incohérences… les fameuses facilités scénaristiques me direz-vous, c’est souvent le cas avec les super héros. Pourquoi dans telle situation le mec a pas utilisé son pouvoir alors que ça aurait été telleeeeeeement plus simple (et plausible, mais je dis ça… hein…) ?

Enfin, comme j’ai pas envie d’en faire des plombes sur les trucs que j’ai pas trop aimé (comment ça, c’est loupé ?), abordons le dernier point qui m’a frustré : le manque de personnages féminins et pire, la futilité de ces personnages. Il y a seulement deux nanas et ce sont des personnages secondaires (et en plus c’est la maman et l’institutrice (cliché) et le cliché ne s’arrête pas là, mais je veux pas vous spoiler rerelol). Mais là où le bât blesse, c’est qu’à chaque fois qu’on évoque une fille (rarement d’ailleurs, en dehors des perso secondaire sus-nommés, y’a peut être en tout 4 allusions à des filles dans le bouquin), c’est juste pour souligner son inutilité, sa futilité ou sa faiblesse.

Et là, je vais faire un paragraphe un peu long que je vous oblige pas à lire (mais quand même).

Par exemple dans la classe du héros (soulignons le fait que c’est un lycée normal (à part qu’il est pour super héros) et qu’à priori il y a un pourcentage de garçons égal au pourcentage de filles (normal, on vous dit)). Bref dans la classe, ils sont 8 : 6 garçons et 2 filles. Ok, pourquoi pas, les probabilités ça peut être tricky. A peine arrivé le héros fait poto-poto avec deux autres garçons. Ensemble, ils décident de former une équipe pour participer aux compétitions sportives (évoquées ci-dessus). C’est des équipes de 7. Devinez qui ils vont recruter ? Les 4 autres garçons de la classe et un autre garçon en dehors de la classe. Donc tous les gens de la classe sont dans l’équipe sauf… bah les deux meufs. Bah oui, vous comprenez, les filles elles ont des pouvoirs nuls : yen a une qui peut changer le climat, c’est tout pourri (non, c’est grave cool, t’as jamais vu Tornade ou quoi ?) et l’autre qui a une ouïe super développée mais elle est sourde (ça aurait été sympa de développer un personnage comme ça, y’a du potentiel et c’est original. Et puis accessoirement c’est le concept du roman de dépasser son handicap). Nan mais elles méritent pas qu’on les recrute parce qu’elles pensent qu’au maquillage et aux princesses Disney, de toute manière (ou elles pensent à rien parce qu’elles ne sont mentionnées que dans deux phrases sur l’ensemble du bouquin lol). Alors, je sais pas vous, mais moi en tant que lectrice, ça m’a exaspérée de ouf cette vision des filles (et leur absence).

En somme, je ne vous le conseille pas (mais faites vous votre propre avis si vous le souhaitez bien sûr !).

Voilà. Sur ce, à la revoyure.

Kara

21 réflexions sur “Chronique n°192 : Les Prodiges

  1. Coucou tout le monde !
    Je sais pas si ça marche pour les livres, mais ça vaut le coup d’essayer :
    Un de perdu (il ne t’a pas plu) 10 de retrouvés !
    Voilà c’etait tout pour le dicton du jour.
    J‘ai déjà vu ce livre plusieurs fois mais je trouvait pas super super l‘histoire (rien que le résumé ne m‘a pas beaucoup emballé)
    Merci de m’avoir épargnée de le lire (parce que oui, je l‘aurait lu à un moment où a un autre malgré mon appréhension #lameufchelou)
    Qui a remarqué le petit « gardiens des cités perdues » qui squatte le second plan de la photo ? (Oui je viens d’avoir 4ans 😊😅) nan ? Personne ? Bon ben je vais retourner jouer avec mes playmobils. 😂
    A la prochaine !

  2. Ah moi aussi ça m’agace les clichés sur les personnages féminins ! Dans un autre genre dans La vérité sur l’affaire Harry Quebert, tous les personnages féminins sur qui l’auteur donne des détails physiques sont blondes (alors que l’histoire ne se déroule pas en Suède) ou bien dans toutes les histoires d’amour évoquées, la femme est toujours beaucoup plus jeune que l’homme. Pour revenir au livre dont tu parles j’avoue ne pas comprendre le principe du personnage sourd et à l’ouïe super développée … Bon de toute manière vu ta chronique je ne le lirai pas ^^

  3. Awi.
    Dommage pour un roman jeunesse de donner des exemples pas tiptop… Surtout si c’est bien fait dans certains aspects. Pas cool les gars, pas cool !

  4. Je crois que mon choix est vite fait. Peu de place pour la gent féminine ? Et bin je ne vais pas prendre la peine de découvrir cette histoire.
    Malheureusement, quelque part, ce roman reflète bien ce que peuvent penser certaines personnes, certains garçons. A l’école, il n’est pas anodin de voir les garçons jouer avec les garçons, et les filles jouer entre filles. Chacun pensant qu’il n’a as de points communs avec l’autre sexe… Bizarrement, même si ça me révolte, ça ne m’étonne même pas que les protagonistes, qui sont ici du sexe masculin, ne cherchent pas à intégrer les filles…

    • Je me suis dit la même chose que toi, et je pense que j’aurai pas fait la réflexion si c’était juste un groupe de 3 ou 4 personnes. Mais là, quand j’y réfléchis, sur 7 personnes, je trouve ça un peu gros quand même. J’ai pas le souvenir qu’on était si divisé à cet age là perso ^^’

  5. Pingback: Cérémonie des Œufwards #3 : Le pire et le meilleur (ou le meilleur du pire) de l’année 2018 ! | Plumes de lune

  6. J’en garde un assez bon souvenir, mais maintenant que j’ai lu tes points négatifs, je comprends tout à fait (et je pense que si je relis le bouquin, je te rejoindrai x). J’ai trouvé les héros originaux avec leur handicap et cool une histoire dessus, mais c’est vrai que l’intrigue est parfois mal gérée (l’attente comme tu disais) ! J’espère que ta prochaine lecture te plaira davantage aha xD

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