Chronique n°258 : L’appel de Cthulhu et L’horreur de Dunwitch

L’appel de Cthulhu et L’horreur de Dunwitch

Fantastique

Auteur : H.P Lovecraft
Date de parution : ~1930 / mai 2020 pour ces nouvelles éditions
Maison d’édition : Bragelonne

Quatrième de couverture :Au fond de l’océan, dans la cité maléfique de R’lyeh, l’infâme Cthulhu sommeille en attendant d’imposer son règne sur la terre, tandis que ses disciples préparent son retour. La malédiction qui s’abattit sur Sarnath. Les créatures étrangers qui peuplaient l’antique cité ont été massacrées par les nouveaux arrivants.
Leur vengeance sera terrible. Terriiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiible.

Quand même, c’est pas facile à écrire Cthulhu.

Merci aux éditions Bragelonne pour l’envoi !

Je n’avais encore jamais lu de Lovecraft, et dans son catalogue Bragelonne proposait des nouvelles jolies éditions de ces deux titres, donc je me suis dit que c’était l’occasion de découvrir cette référence du monde de la science-fiction et de l’imaginaire plus globalement.

Pour être honnête, j’ai un peu hésité, car je ne porte pas l’auteur dans mon cœur (faut dire qu’il n’y met pas du sien non plus (raciste, antisémite, sexiste…) comme finalement de nombreux autres auteurs de cette période (coucou Arthur Conan Doyle (dans une moindre mesure, cependant)). Chouette époque, vraiment. Grosse ambiance. M’enfin vous me direz qu’on est pas mieux loti maintenant…). Bref, avant de nous mettre à déprimer ferme, passons à la chronique !

Avec ces deux nouvelles (oui parce que les textes sont tout de même relativement courts, une centaine de pages seulement), on découvre l’univers glauque et occulte de l’auteur. C’est intéressant de lire ces romans d’horreur, et même s’ils ne m’ont pas vraiment fait frissonner, l’ambiance et l’atmosphère étaient indéniablement dérangeante et malsaine. Et ça correspond vraiment à l’idée que je m’en faisais, donc pour le coup c’était cool. D’autant que ces récits sont assez faciles et accessibles à lire, le style n’est pas lourd du tout et le rythme est plutôt entraînant.

J’ai d’ailleurs bien aimé le mode de narration, dans un style journaliste et très rationnel pour décrire des événements que le narrateur ne fait que reporter. Le narrateur n’a pas vécu l’histoire, il la découvre à travers une enquête, des témoignages, des textes, …. ça donne un côté assez détaché mais en même temps particulièrement crédible, ce qui ne fait qu’ajouter à l’ambiance sordide du récit. Et puis, on pourrait presque y croire !

L’appel de Cthulhu

Le fameux !! Et finalement un peu décevant… Enfin, dans le sens où on ne fait qu’effleurer la surface du mythe et que du coup, en ne lisant que cette nouvelle, on reste un peu sur notre faim. Comme je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, j’ai été un peu surprise par le procédé narratif au départ. Mais, passé ce petit moment d’adaptation, j’ai finalement bien aimé.

L’histoire nous est racontée par un narrateur externe au récit, donc on découvre les éléments à travers l’enquête qu’il mène. Comme expliqué plus haut (oui, parce que je commence à radoter là), j’ai bien aimé ce parti pris. Après, c’est sur que ça nous catapulte pas au cœur de l’action, mais ça donne un côté vrai et authentique. Il n’y a pas de héros et ce n’est pas une histoire ni un récit conventionnel. On ne comprend que des bribes des événements et beaucoup est laissé à notre imagination.

L’ensemble reste relativement obscur et la fin n’en ai pas une. ça donne vraiment l’impression que tout ça n’est que le début. Et que ce qui va suivre ne sera pas forcément très joyeux. J’ai finalement beaucoup aimé tous ces non-dits et cette part de mystère qui persiste. Mais je ne pense pas que j’en garderai un net souvenir, ça restera plus sous forme de flou artistique un peu cauchemardesque avec des géants à tête de poulpe sur une île perdue.

L’horreur à Dunwitch

Celui-ci me restera certainement un peu plus en mémoire que l’Appel de Cthulhu. C’est surement dû au fait que comme le livre est plus long, le récit est plus développé, les éléments sont plus linéaires et c’est donc plus facile d’assimiler l’histoire qui est racontée. C’est plus localisé aussi et on se concentre sur une famille en particulier, ce qui aide certainement à mieux situer tout ça. On a un déroulé un peu plus conventionnel avec une vraie fin, et comme on suit les protagonistes d’un peu plus près, le lecteur est plus impliqué dans l’histoire et la résolution du conflit.

Cependant, j’ai trouvé l’ambiance finalement moins pesante que pour la nouvelle précédente, c’est un peu moins grandiloquent. Ça se termine bien (enfin, ça reste à définir), mais t’as toujours l’impression qu’il reste un « mais ». Un « mais » à base d’asservissement du monde, de fin de l’humanité et d’horreurs indicibles et incognoscibles (vasy, j’avais envie de mettre un mot compliqué dans cette chronique lol). Et ça laisse un froid une fois la lecture terminée.

En somme, c’était intéressant d’effleurer les origines d’une oeuvre majeure de la science-fiction, et dont on retrouve les traces et les influences aujourd’hui PARTOUT. Par contre, je ne suis pas sûre de lire autre chose de Lovecraft car j’ai vraiment du mal à détacher l’œuvre de l’auteur, mais sait-on jamais, j’explorerai peut être l’univers sous d’autres formes, car il reste tout de même super cool.

~Kara

10 réflexions sur “Chronique n°258 : L’appel de Cthulhu et L’horreur de Dunwitch

  1. Alors c’est vrai que Cthulhu est quasiment mythique mais je te conseille plutôt La couleur tombée du ciel, La peur qui rôde, Celui qui chuchotait dans les ténèbres… Qui sont vraiment flippantes, ou glauques, mais tellement bien ! J’ai moi-même été quelque peu déçue par Cthulhu dont j’en attendais beaucoup.

  2. Oups, oui, ptite coquille côté auteur.^^ Moi aussi ça m’arrive avec le c/c de mise en page d’article.
    Comme toi, j’avais quelques appréhensions sur le côté raciste / misogyne, mais c’était assez light par rapport à d’autres oeuvres rédigées…
    Le style de narration façon journal est effectivement sympa ! Même si, du coup, c’est à double tranchant : pour moi, ça manquait de rythme/dialogue. Le mystère qui persiste est bien géré, je suis d’accord avec toi. Je reste néanmoins moins conquise que toi même si je reconnais être contente d’enfin découvrir ce mythe qui a tant inspiré en SF / Horreur !
    Sinon, tes photos sont belles, surtout la dernière !

    • Bah oui ! Ça fait deux fois que ça me fait le coup en pas bcp d’article xD
      Mais bon, ça arrive mdrrr
      C’est vrai que dans ces nouvelles là, ça reste light, après jai aussi vu que ça ressortait de façon plus flagrante et explicite dans d’autres livres et nouvelles de l’auteur…. 😒
      Merciii !

  3.  » incognoscibles  »
    Copier, coller dans la barre de recherche google, lire la définition > aaaaaaah *illumination*
    Hahaha <3

  4. Je me suis toujours demandée quelle était l’origine de Cthulhu, quelle était cette histoire. Mais en lisant ta chronique, je suis nettement moins curieuse de connaître l’histoire. 😆

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